31/05/2015

Les montagnes du Damaraland



Ce matin, on repart sur la route ! Direction la région du Damaraland, via Outjo, Khorixas et le site de la Forêt Pétrifiée. Fini la route asphaltée du premier jour, là on roule en grande partie sur de la gravel road, en gros de la piste en bon état, mais qui soulève des nuages de poussière assez impressionnants. Impossible de rouler derrière une voiture donc, à moi de fermer les vitres et de pousser la clim' à fond. En même temps, y'a pas foule sur les routes, on croisera une voiture dans un sens ou dans l'autre toutes les demi-heures, voire toutes les heures... On est presque seuls au monde quoi ! 

Cette région est sans doute celle qui m'a le plus interpellée lors de la préparation du voyage, celle qui m'a le plus fait rêver. J'attendais cette étape avec impatience. J'avais lu et vu qu'il s'agit d'une région montagneuse, type ouest-américain, avec des roches rouges, orangées, du sable : la planète Mars quoi. La première partie de la route (goudronnée) n'était pas très dépaysante : paysage assez plat, des fermes et encore des fermes sur la route, rien de spécial. Je m'impatiente. J'ai hâte de rentrer dans le vif du sujet !!! On tient une vitesse constante, on regarde les paysages, puis au loin, quelque chose traverse la route. Et de un, et de deux, et de trois... On plisse les yeux pour essayer de déterminer ce qu'est la chose en question... Il y a des animaux dans les parages, on le sait, et puis y'a des panneaux pour nous le rappeler. On finit par distinguer... des babouins ! Une bande de primates qui, quand on passe en voiture au ralenti, nous observent l'air perplexe... J'adore !!! On aura aussi croisé un mec qui galopait sur un âne, à contre-sens sur la route, en criant des "yiiiiihaaaaa !!!". Si, si... On s'est lancé des petits regards en coin du genre : "T'as bien vu ce que j'ai vu là ?". Parenthèse loufoque de la route. On s'arrête au site de la Forêt Pétrifiée, une zone du désert où ont été découverts des troncs d'arbres fossilisés vieux de 240 à 300 millions d'années. Rien que ça.

A part ça, il fait chaud, chaud, chaud sur la route ! Heureusement que notre 4x4 est blanc, je pense que ça joue beaucoup dans l'isolation thermique. D'ailleurs, quasiment toutes les voitures que l'on a croisé étaient blanches... Et puis, enfin, on commence à voir le paysage changer... Welcoooome to Mars ! C'est fou, dingue, magique, magnifique, grandiose, rouge, orange, montagneux, avec aussi des dunes de sable... C'est assez indescriptible en fait. On s'arrête sur la route faire quelques photos. On est seuls. La deuxième partie du trajet est majestueuse, mais longue. On commence à sentir les km de gravel road dans les jambes, et puis ça commence à secouer un peu beaucoup. Il fait chaud. Je m'asperge le visage de brumisateur toutes les 3 secondes (indispensable !), il n'y a rien que les montagnes et le sable, des fois un village paumé au milieu de nulle part avec rien, et on se dit, "y'a vraiment des gens qui habitent là ?!". On finit par être hypnotisés par la route, les virages, ça n'en finit plus. On voudrait arriver, on attend de voir les points de repères qui indiquent l'entrée du lodge comme un oasis au milieu du désert (#bave). On passe un lit de rivière asséchée. Check. D'ailleurs, je me demande toujours comment une voiture est censée traverser cette rivière si elle est inondée...? Car la route passe dans la rivière... Ça n'arrive peut-être jamais...? Ensuite on passe le petit hameau de Vrede. Check. Puis on passe le village de Fonteine Pos, et on tourne à gauche pour s'engager sur la piste du lodge, ouaiiiiiis ! Ce qui est génial c'est que sans le panneau qui indique "Damaraland Camp" avec une flèche, il n'y a juste aucun moyen de savoir que par là, à 12 km dans les montagnes, il y a un lodge. On a l'impression de s'enfoncer dans rien. D'ailleurs, 12 km à 30 ou 40 km/h sur une piste bosselée, c'est long, et des fois on se dit "Mais est-ce-qu'au moins, on est dans la bonne direction...?". Sauf qu'on fait confiance aux panneaux namibiens qui ne se trompent jamais, et on roule. 

Il est presque 16h et le soleil commence à être doux, et avec les lumières de la fin d'après-midi, le paysage est sublime. Tellement, que malgré la fatigue et l'envie d'arriver, on s'arrête sur la piste, et on sort faire des photos. Les couleurs sont POUAAAAH !!! En plus, il y ces longues herbes blanches qui font comme un tapis de neige au pied de la montagne. C'est beau. On continue sur la piste, et on arrive au lodge, qui paraît minuscule, blotti dans la montagne. Notre chambre est une tente aménagée sur pilotis, avec vue. Tout est parfait. L'ambiance, le lieu, et le personnel du lodge qui accueille les gens en chansons (c'est bizarre au début, puis on s'y fait !). Histoire de nous rappeler quand même qu'il faut pas trop prendre tout ça pour acquis et qu'il faut toujours serrer les fesses dans la nature, on a eu droit à une petite souris dans la chambre... et meeeerde. Pas cool. Pas très sympa. On a réussi, le lendemain, à l'expulser en la coinçant dans un panier à linge, en un peu plus d'une demie-heure d'efforts. 

On part pour notre premier sundowner dans les montagnes alentours : franchement, une des plus belles balades jamais faite ! Les paysages au soleil couchant étaient complètement surréalistes et grandioses ! Le lendemain, réveil matinal pour partir en excursion à la recherche des éléphants du désert, une espèce qui s'est adaptée à cette univers aride et qui migre toute l'année à travers cette région. La piste est looooongue jusqu'aux rivières asséchées où on tourne en rond plus d'une heure pour trouver ces fameux éléphants. Puis soudain, sous un arbre, une famille ! On coupe le moteur et on les observe. Y'a même un bébé :) En fin de matinée, on file vers le site de Twyfelfontein, qui regroupe des gravures rupestres bushman vieilles d'environ 6000 ans. C'est très intéressant, mais franchement, il fait une chaleur à crever, la piste nous a assommée, littéralement. Il est midi. Même trajet retour en sens inverse, interminable. On arrive au lodge à presque 15h pour déjeuner. Inutile de dire que nous n'aurons rien fait du reste de l'après-midi... 


Damaraland Camp, Torra Conservancy
Environ 360 km parcourus




















































Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Exprime-toi !